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Comprendre la culture du burn-out et le phénomène de l'activité
Cet article a été publié précédemment par Raconteur.
L'épuisement professionnel peut ternir une carrière et nuire à l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Alors que notre environnement de travail se fait de plus en plus distant, les gens commencent à se pencher à nouveau sur les problèmes contemporains de l'épuisement professionnel.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe officiellement l’épuisement professionnel comme un « phénomène professionnel », résultant d’un « stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès ».
Sa décision, non seulement de définir la maladie, mais aussi d'élaborer des lignes directrices fondées sur des données probantes concernant le bien-être mental au travail, reflète la gravité apparente du problème. Cependant, la classification étant si récente, les recherches actuelles sur l'ampleur du problème sont limitées.
Cependant, selon Karen Meager, cofondatrice de Monkey Puzzle Training & Consultancy, qui a étudié le processus de guérison du burn-out en partenariat avec l'Université de Coventry, ce trouble toucherait actuellement entre 10 et 18 % de la population active. Ce chiffre grimpe à 25 et 30 % dans les professions de soins et atteint un pic entre 50 et 60 % chez les professionnels de la santé mentale.
Si la situation semble s'être aggravée ces dernières années, l'arrivée de la COVID-19 l'a sans aucun doute portée à un niveau supérieur. Comme le dit Meager : « Avec la pandémie, les gens sont fatigués comme jamais auparavant ; c'est très inquiétant. »
Alors, que se passe-t-il et pourquoi la situation est-elle devenue si grave ? La réponse est complexe, car elle dépend d'un mélange de réactions individuelles et émotionnelles, ainsi que d'autres facteurs externes.
D'un côté, explique Meager, de nombreux employés sont plus investis dans leur travail qu'il y a 25 ans. Pour eux, le travail n'est plus seulement un moyen de nourrir la famille, mais donne un sens à leur vie, ce qui rend la déconnexion plus difficile, surtout à l'ère du numérique.
Des traits de caractère, comme le perfectionnisme et l'esprit de compétition, peuvent aggraver la situation, tout comme le fait que de nombreux emplois sont moins physiques qu'auparavant. La sédentarité accrue des travailleurs les empêche de brûler le cortisol et autres hormones du stress, notamment en télétravail, ce qui accélère la tension.
Impact des influences externes
À ces facteurs internes s'ajoutent des influences externes. Selon le Dr Shainaz Firfiray, professeure agrégée de gestion des ressources humaines à la Warwick Business School, ces facteurs peuvent aller du manque d'autonomie et de clarté des rôles professionnels à l'attente de charges de travail plus lourdes avec moins de ressources et de soutien. Cette situation est particulièrement préjudiciable en période de crise économique, en raison d'un climat général d'incertitude et de craintes pour la sécurité de l'emploi.
Tout aussi néfastes sont les pratiques de gestion incompétentes, la pression excessive et les cultures d'entreprise toxiques. En effet, le rapport mondial sur la culture d'entreprise 2020 d'OC Tanner indique qu'une « mauvaise culture d'entreprise » augmente de 157 % le taux d'épuisement professionnel modéré à sévère.
Robert Ordever, directeur général des opérations européennes de Employee Recognition and Reward Specialist, définit ce type de mauvaise culture comme étant, entre autres, une culture caractérisée par un manque de confiance dans l'équipe de direction, des opportunités de progression insuffisantes et un objectif d'entreprise peu inspirant.
« Il existe une idée fausse courante selon laquelle l’épuisement professionnel est dû à une surcharge de travail, mais en réalité, il s’agit davantage d’un engagement émotionnel et d’une connexion sociale », explique Meager.
Pour ce qui est de l'épuisement professionnel, l'OMS le définit comme un sentiment d'épuisement, associé à une distance mentale accrue ou à des émotions négatives et cyniques liées au travail. Ces symptômes entraînent à leur tour une « diminution de l'efficacité professionnelle », qui peut se manifester par une baisse de productivité, un absentéisme, des problèmes de santé ou des troubles du comportement.
Ce que les employeurs peuvent faire à ce sujet
Selon Martina Ruiss, responsable des ressources humaines chez Personio, fournisseur de logiciels RH, les employeurs peuvent agir de plusieurs manières. Tout d'abord, si un employé commence à présenter des symptômes d'épuisement professionnel, il est important que son responsable hiérarchique prenne des mesures.
La formation est essentielle non seulement pour permettre aux managers de reconnaître les signes révélateurs, mais aussi pour qu'ils sachent réagir de manière encourageante et serviable. S'il est possible de résoudre certaines situations en réorganisant les charges de travail, en transférant la personne concernée vers une nouvelle équipe ou en recommandant l'avis d'un spécialiste, une semaine ou deux de congé sans culpabilité peut parfois s'avérer la seule solution.
Pour prévenir l'épuisement professionnel, il faut avant tout avoir des modèles positifs à des postes de direction. Par exemple, Hanno Renner, cofondateur et directeur général de Personio, est peut-être un peu « bourreau de travail » car il aime ce qu'il fait. Pourtant, après une croisière en août, alors qu'il était coupé de tout, il a pris conscience des bienfaits de prendre du temps pour soi.
À son retour, Renner a donc adressé un message à ses 500 employés : il a fixé des limites à sa vie professionnelle et a indiqué qu’il attendait de ses collègues qu’ils en fassent autant. L’équipe de direction a également décidé de refuser catégoriquement de se concentrer sur des tâches « accessoirement nécessaires » plutôt que sur des activités essentielles, et il a encouragé le personnel à adopter une approche similaire pour éviter de se sentir débordé.
D'autres pratiques de soutien incluent des réunions hebdomadaires avec les responsables opérationnels, organisées par les RH, pour discuter des difficultés rencontrées par eux-mêmes ou leurs équipes et leur proposer des conseils. Des avantages, tels que l'abonnement à une salle de sport et des cours de yoga, sont également proposés pour aider les employés à évacuer le stress par l'exercice physique.
Comme le conclut Meager : « Il est important de se sentir membre d’une communauté et d’être valorisé, car il s’agit de lien social et du fait que la relation des gens au travail est une chose émotionnelle. »